Avec ce 18ème Current Crush j’accueille pour la troisième fois @lolamargaux, aka Lola-Margaux… qui cette fois ne sera que “L.”. Vous pouvez retrouver son premier passage ici et son second là.
Je vous ai déjà raconté que lolamargaux est une musicnazi de première, qu’il ne vaut mieux pas affronter son regard critique en concert et qu’il faut la suivre sur Twitter – parce qu’elle déniche des trucs cools parfois, quand elle nous lâche avec ses obsessions pour Jamie XX (bien) et Muse (bien aussi) (y a 10 ans du moins). Vous découvrirez ici qu’elle n’est pas toute seule dans sa tête – mais c’est probablement ce qui la rend si unique.
“Un current crush peut-il en chasser un autre ? Apparemment. Peut-on en conclure que le nouveau est plus puissant, plus efficace ? Peut-être. C’est surtout qu’il agit comme un substitut. Parce que la musique est une drogue ; et, quand on s’enfonce trop loin dans un trip (le traxxien est redoutable), on risque l’overdose. Alors, une nouvelle substance change la donne.
Jamais deux sans trois, L. revient donc à nouveau chez Saeptem pour partager un troisième crush. Et, oui, L. parle parfois d’elle à la troisième personne parce qu’elle a des troubles dissociatifs de l’identité, lesquels se sont accentués à l’écoute de Madhattan (de Life for Dead) remixé par Thomas Barrandon.
Comme Étienne (Pyramid), Thomas est Lyonnais. Parenthèse : il se passe quoi de si étrange à Lyon pour que les jeunes hommes s’expriment si bien musicalement ? Dira-t-on bientôt Lyon comme on dit Versailles, avec la pensée indissociable que cette ville est un vivier d’artistes électro doués ? Fin de la parenthèse. Tentons de ne plus digresser et de savourer la musique…
Si vous aimez l’électro-geek-fantastico-hypnothique à tendances bande originale de films d’horreur des années 1980, vous êtes bien tombés. Si vous n’aimez pas ça (vous êtes de mauvaise foi), c’est que vous n’avez jamais écouté la petite œuvre de Thomas Barrandon, alors poursuivez la lecture !
Madhattan (Thomas Barrandon Remix) – Life for Dead
L. suit Thomas depuis un moment parce qu’elle aime s’imaginer en princesse Amidala, sabre laser à la main, évoluant tantôt dans un giallo des plus sanglants, tantôt dans un jeu vidéo mystérieux. Vous l’aurez compris, la musique de Thomas Barrandon stimule l’imagination ; elle se regarde autant qu’elle s’écoute. Et elle rendrait presque nostalgique d’une époque inconnue.
Mais qu’en est-il de Madhattan ? On est là pour ça, non ?!? Oui, mais L. a peur. Parce qu’en plus de se dissocier, elle part dans une autre dimension à chaque écoute de ce morceau. Les autres le considèrent comme un remix, mais L. y entend davantage une composition à part entière, même si cette version de Madhattan a été créée à partir du thème du même nom.
Quand L. appuie sur play, à n’importe quel moment de la journée, elle prend le risque de manquer un rendez-vous, d’être en retard à une séance de ciné, d’oublier de manger ou de ne jamais trouver le sommeil. Madhattan est un danger auditif tellement c’est « addictif »…
Le secret de Thomas Barrandon, c’est de composer, après avoir mis son auditeur à l’aise pendant trois minutes, une mélodie qui rend fou (avec sa sœur jumelle qui la suit dans les aigus). L. étant déjà folle, elle vous laisse imaginer les dégâts… Et pour ne rien gâcher, Thomas fait durer le plaisir encore trois minutes. (Oui, le silence de la fin, c’est pour avoir une chance de s’en remettre.)
Enfin, lorsque vient le temps de dormir, L. rêve en Thomas Barrandon, avec Madhattan en musique de fond.”