Pour cet épisode n°12 de Current Crush, j’accueille à nouveau @lolamargaux, aka Lola-Margaux (qui aime bien signer “L.”, rappelez-vous).
Lolamargaux a 27 ans et c’est une musicnazi de première qualité (je me répète mais c’est très important). Depuis qu’elle est partie vivre au Canada (jalousie) on ne la croise plus dans les concerts parisiens, mais elle continue à sévir sur Twitter à coups de liens qui me font très clairement passer pour un inculte absolu en musique (et c’est pour ça que je l’apprécie).
Lors de son premier passage je l’avais un peu forcée à écrire… Mais là c’est elle qui me force à publier !
“Personne ne m’a rien demandé, mais une force incontrôlable me pousse à imposer mon current crush. Oui, oui, je sais, je râlais que Saeptem ne me propose pas d’interview, et ce principe d’écrire sur un coup de cœur musical qui vire à l’obsession, ça m’énervait parce que je devais mettre des mots sur des émotions, et que c’est impossible, blah blah blah…
Esprit de contradiction (et naturellement râleuse) : je me relance moi-même dans la tentative de transmission de sensations. (Et puis, je veux savoir ce que le présentateur va encore dire de moi…)
J’étais donc bloquée chez Traxx, l’enchanteur, et il n’y en avait qu’un pour me sortir de là. À croire qu’il m’a entendue… L’objet de mon addiction, c’est Black Road, la nouvelle production de Pyramid, un artiste lyonnais que j’apprécie tout particulièrement depuis plus d’un an et qui ne m’a jamais déçue. Il ne le sait pas, mais plus il produit, plus il progresse, et plus je lui mets la pression.
De plus en plus confiant, il mêle nostalgie et brutalité, douceur et lucidité (dans ce que la lucidité a de plus grave). Pyramid s’épanouit. Et il le fait, judicieusement, sans renier ses influences, qui vont de Supertramp à Justice. Oui, Étienne Copin a été bien élevé.
Alors, le jeune homme te tape sa petite pré-intro au piano, sur les craquements d’un vinyle, à l’ancienne (parce qu’il a été bien éduqué, je le répète), avant de te claquer avec son électro mélancolique, en bon fils de la French Touch.
Mais ça, c’est une simple constatation, un fait aisément vérifiable. Ce qu’il faut comprendre c’est que, comme chez Traxx (oui, je suis incurable), il y a différents niveaux de lecture dans cette électro cosmique. Le truc avec Pyramid, c’est que t’as autant envie de danser et de te laisser aller que d’écouter en détail ce qu’il compose et d’aller le remercier. Parce qu’en plein milieu de ton trip, il est capable de te concocter un petit break bien lourd, histoire de te montrer qui reste le patron de ton bien-être.
Finalement, tout ça pour dire que Black Road de Pyramid, c’est un pur délice, pour les oreilles d’abord mais aussi pour le corps tout entier et plus si affinités… Ça te réchauffe alors qu’il fait – 15° C, ça te motive calmement, ça te transporte bien plus loin que ce que tu peux imaginer… Faudrait d’ailleurs dire à Félix qu’il n’avait pas besoin de sauter de si haut pour ressentir un truc délirant. Sur Terre, il y a une route noire qui t’émoustille et te mène au bonheur.
On peut la prendre ensemble, Étienne ?”